C’est dur à dire, mais dépenser des centaines de millions, bloquer des calendriers, mobiliser des jeunes ou des moins jeunes pour aller faire «un tour et puis s’en vont», c’était valable à une certaine époque.
Deux informations l’une à la suite de l’autre : les moins de vingt ans ont remporté le tournoi d’Afrique du Nord et, un peu plus loin, l’équipe de Tataouine qui est en grève. Cela reflète l’état dans lequel vivent des sports dont la gestion est tout ce qu’il y a de plus chaotique.
Dire que les sports collectifs sont de plus en plus difficiles à gérer relève de l’euphémisme. L’instauration d’un professionnalisme mal encadré en est la cause et presque tout est à faire ou à refaire. Dans une précédente édition, nous avons appelé les responsables à opter ou revenir à un ciblage de nos objectifs.
La représentation tunisienne pour les JO de Paris nous donne l’occasion de le faire et cela nous permettra d’éviter les réunions longues et fastidieuses pour entamer la préparation de celle des prochains JO de manière sérieuse et convaincante… Ne souriez pas, c’est ainsi qu’agissent les grands de ce monde du sport. Et dans bien des disciplines la Tunisie a son mot à dire.
En effet, ceux qui iront à Paris sont presque tous issus des sports individuels. Et par chance ou coïncidence, ils sont en âge de prétendre à une sélection pour ces prochaines joutes. Leur marge de progression est telle que l’on pourrait commencer à…. rêver.
Les plus méritants
Choisir dès à présent les lieux où les placer pourrait nous faire gagner beaucoup de temps et consoliderait ces choix grâce à un ciblage que personne ne pourra remettre en question. Bien entendu, il ne s’agit nullement de se détourner des autres disciplines, mais les plus méritants passent en priorité.
Leurs résultats sont, en général, prévisibles à la condition formelle de les protéger et non pas de les exposer comme ce fut le cas d’une boxeuse (une valeur sûre) que l’on a engagée à Accra et qui a subi un revers qui risque de lui coûter cher.
Ces combattants filles et garçons en taekwondo, lutte, judo, ces jeunes qui se sont mis en évidence dans les disciplines nautiques, les pointeurs en tir à l’arc et au pistolet sont des éléments qui ont tout l’avenir devant eux. Ils sont en mesure de constituer le noyau de la future délégation tunisienne.
A propos de taekwondo, le programme pour les JO est déjà prêt. C’est ainsi que deux filles et deux garçons seront de la partie tel que l’autorisent les règlements en vigueur. Chaima Toumi-57 kg et Ikram Dhahri-29 kg, Jendoubi Khalil-63 kg et Kattoussi Firas -80 kg, seront soumis à un programme de préparation soutenu à base de stages à Tunis et à l’étranger où ils prendront part à des tournois de valeur pour s’affirmer et être prêts pour les J.O.
Restent les sports collectifs où nous peinons pour trouver nos marques avec un handball qui a perdu de sa superbe, un volley-ball qui ne vole plus bien haut, un basketball qui se cherche, un rugby qui se doit de progresser davantage, un football en plein marasme, des sports où on parle plus qu’on agit.
Faute de moyens ou à court d’éléments qui font la différence, la sélection ne doit en aucun cas être automatique. De toutes les manières, elle ne devrait pas l’être, tout en insistant que les jeux continentaux ou olympiques impliquent un niveau compétitif élevé et d’énormes dépenses. Cet argent, il serait plus rentable de le dépenser dans l’organisation de stages et de mise à niveau en attendant de devenir compétitif.
C’est dur à dire, mais dépenser des centaines de millions, bloquer des calendriers, mobiliser des jeunes ou des moins jeunes pour aller faire «un tour et puis s’en vont», c’était valable à une certaine époque. Considérant les moyens dont nous disposons, le seul moyen d’inciter les jeunes et leurs responsables à travailler davantage est bien de leur faire entendre et comprendre que représenter un pays c’est du sérieux.